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Olivier Chiron
15 octobre 2012

When something happens, you can leave a trace of itself behind

visuel le village

 

Lorsque une chose se produit, elle peut laisser une trace sur son passage.

Ce lien de cause à effet résume à lui seul la condition d'existence de l'écomusée : quelles choses laissent des traces ? Quelles choses n'en laissent pas ?

Puis vient la temporalité : quelles choses ont laissé des traces ? Quelles choses en laisseront ?

Peu importe la nature de la trace, elle existe. Il y en a de différentes sortes : certaines façonnent le paysage, d'autres la pensée. Certaines disparaissent au fil du temps, d'autres sont immuables.

 

Dans le cadre de l'exposition d'automne du village, j'ai cherché à apporter ma vision de l'écomusée.

Un écomusée se définit comme « une institution visant à l'étude de la conservation et à la mise en valeur du mode de vie, du savoir-faire, du patrimoine naturel et culturel d'une région » (Larousse 2001), mais c'est aussi le lieu de la mise en commun des souvenirs.

Au-delà des normes muséographiques qui le caractérisent, l'écomusée, c'est un peu un chez-soi d'une autre époque. Que l'on y trouve des outils ou des ustensiles de cuisine, des machines agricoles ou des meubles anciens, il s'attache à dépeindre un temps révolu ou en mutation.

 

Quel paysage transmettrons-nous aux générations futures ? Quels objets seront emblématiques de notre temps ? Quels éléments de notre quotidien ne traverseront pas les ages ?

 

Dans  Coucou Georges ( 2012) , il est question de ces disparitions. Une poule Coucou et un charbonnier discutent paisiblement avec Georges, la dernière tortue des Galapagos récemment disparue.

Double Tenaille ( 2010 ), quant à elle, évoque un passé de conquêtes et d'architecture militaire, autour de l'origine de la pomme de terre. La patate comme berceau de notre civilisation, au coeur de notre système alimentaire.

Youth of Armorica ( 2012 ) est un hommage au caractère contestataire et révolutionnaire de la jeunesse bretonne, aux irréductibles qui sont à l'origine de la Bretagne telle qu'elle est aujourd'hui.

Dans 49;108 ( 2012 ), il est question de l'urbanisation galopante des campagnes et du bétonnage massif qu'elles subissent. La perte d'un patrimoine architectural au profit de l'habitat préfabriqué et uniforme.

Clearing the Neighbourhood ( 2012 ) s'attache à un équilibre qui perdure entre des détails visuels (le bandes oranges de la bolée de cidre) et des matériaux de construction (bois, marqueterie, carrelage). Clearing the Neighbourhood répond à Tremeur, the Friendly Ghost ( 2012 ), où un gentil fantôme en pointe de pin s'enracine dans une niche en lambris, puis irradie des enclaves murales présentant des plans de terrasses de piscine vues de haut.

Tatanka ( 2012 ) est un massacre mural présentant un mufle de boeuf broutant. Un sentiment de mouvement et de force se dégage mystérieusement du calme et de la tranquillité de cet imposant médaillon.

Face à ce trophée, 2000m3 (2012) met en valeur un autre patrimoine , celui des châteaux d'eau, répandus en France, et avec lequel nous cohabitons depuis les années 50. Un répertoire de formes est décliné à sa base.

Couronne Molle ( 2012 ) évoque des outils agricoles se liquéfiant dans le temps, et Skeletal muscle under Microscope (2012) met en avant le rapport de structure qui existe entre les tissus humains et végétaux.

 

Ces pièces ont été pensées dans un but différent de celui de faire un écomusée, mais pour apporter une vision personnelle de ce qui peut le composer. Il s'agit de formaliser un système de pensée dans lequel les éléments les plus anecdotiques permettent de comprendre la globalité. Il y a là la somme des histoires qui font l'Histoire et chaque détail qui compose une pièce lui confère une dimension qui va au-delà de sa simple explication, faisant appel à l'expérience du regardeur.

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